Notre-Dame-de-la-treille, Lille |
Ils sont épatants, eux, chacun
Se joignant à un voisin comme si parler
Était une représentation silencieuse.
S'arrangeant par hasard
Se joignant à un voisin comme si parler
Était une représentation silencieuse.
S'arrangeant par hasard
Pour se rencontrer ce matin aussi loin
Du monde que nous sommes en accord
Avec lui, toi et moi
Nous sommes soudain ce que les arbres essayent
De nous dire ce que nous sommes
Qu'il leur suffit d'être là
Pour signifier quelque chose ; que bientôt
Nous pourrons toucher, aimer, expliquer.
Et contents de n'avoir pas inventé
Tant de grâce, nous sommes cernés
Un silence déjà rempli de bruits,
Une toile sur quoi émerge
Un chœur de sourires, un matin d'hiver.
Placés dans une déroutante lumière, et mobiles,
Nos jours revêtent une telle réserve
Que ces accents paraissent se défendre d'eux-mêmes.
Du monde que nous sommes en accord
Avec lui, toi et moi
Nous sommes soudain ce que les arbres essayent
De nous dire ce que nous sommes
Qu'il leur suffit d'être là
Pour signifier quelque chose ; que bientôt
Nous pourrons toucher, aimer, expliquer.
Et contents de n'avoir pas inventé
Tant de grâce, nous sommes cernés
Un silence déjà rempli de bruits,
Une toile sur quoi émerge
Un chœur de sourires, un matin d'hiver.
Placés dans une déroutante lumière, et mobiles,
Nos jours revêtent une telle réserve
Que ces accents paraissent se défendre d'eux-mêmes.
John Ashbery, Quelques arbres, in Quelqu'un que vous avez déjà vu, P.O.L
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