Arbre en hiver, Bruxelles |
Aux
mouettes, aux fourmis,
aux araignées et aux renardes
aux araignées et aux renardes
Chères
amies, la vie est un tombeau ouvert.
Parfois, en plein jour, elle a l’air d’un pétrin de cuisine modèle et parfois d’une cave à rats jonchée de copeaux et de crottes.
Mais elle ne se limite pas à une série de débris minuscules que je pousse dans la pelle avec la balayette. Toute ma vie n’est pas à jeter à la poubelle.
Parfois, le tombeau a l’air d’un écrin à bijoux dans lequel un enfant a déposé un trésor, un nœud de bois à la forme d’une cervelle, une noisette creuse, un toton en cuivre, une grenouille plate séchée ramassée sur la route avec son allure de ballerine.
Mais ma vie ne se résume pas à une collection de menus objets lourds de sens.
Toute ma vie n’est pas à déposer dans un reliquaire.
Il est vrai que mille choses meurent ou s’étiolent dans une journée,
des choses
et des êtres, en s’effondrant comme des falaises,
des maisons, des ponts, des
arbres, des tulipiers, en s’éteignant comme des feux,
des étoiles, des voix, en
tombant comme des chênes, des cèdres et des poiriers,
et que des lézardes se
lisent dans tous les sens,
cicatrices et nouvelles plaies de l’écorce,
fractures dans la structure
et la superstructure
du monde.
Eugène Savitzkaya
En vie tzkaya
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